A l'Illustre Maitre Jean Aicard

Je suis de ce terroir ou la cigale chante,
Où l'oranger fleurit,
Où s'en vient expirer la vague languissante,
Où le printemps sourit.

J'habite comme toi le pays des olives,
Où l'amour est de feu,
Où tout n'est que parfum, où les sources sont vives :
Le pays du ciel bleu.

Or, quand le battoir bat, bruit que l'écho m'apporte
Sous le genêt doré,
Je me prends à songer à ce qui réconforte,
A Miette et Noré.

Ouvrier, j'ai connu la rime et la cadence
en frappant du marteau,
Et les flots de la mer animèrent ma stance,
Là-bas, sur le coteau.

Tes chants, maître, ont bercé ma jeunesse souffrante
Qui brava la douleur,
Et, grillon, je me tais, quand le rossignol chante ;
Ma lyre, c'est mon cœur.
(1882).
Aujourd'hui, que la gloire en couronnes te tresse
Les lauriers du pays,
Avec tous tes amis, je suis dans l'allégresse
Et je me réjouis.

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