Au poete Jean Aicard

Les doigts de la brodeuse ont tiré le fil d'or
Lentement, doucement, tandis que sa pensée,
Dans le lointain du rêve, en un charmant essor
Joyeuse s'envolait de souvenirs bercée.

Et cependant, naissaient des fleurs de mimosa
Sur le tissu de soie ! — Et toutes ces fleurettes,
Fleurs d'âme, fleurs d'amour, qu'un doigt léger
[ posa
En gerbes, vivent là, fragiles et coquettes.

L'étoffe est repliée et le travail fini,
Parfait, maintenant cache, en ses plis, un poéme.
Du poète souffrant, s'endort dans ce doux nid
L'âme mystérieuse et charmante qu'on aime.

Un coffret parfumé préserve les couleurs
Conserve la pensée écrite qu'il recèle ;
Car l'âme du poète avec l'âme des fleurs
Ont ici, marié leur jeunesse éternelle.

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