De Sponde, ton malheur fut ta felicite

De Sponde, ton malheur fut ta félicité,
Tu fus, abandonnant la vanité mondaine,
De son incertitude une preuve certaine,
Et trouvas ta constance en sa légèreté.

Mon Dieu, que ta prison fut bien ta liberté !
Ô combien de repos tu tiras de ta peine !
Que de bonheur divin de l'infortune humaine,
Mourant heureusement en son adversité !

L'éteuf, qu'on pousse en bas, en haut saute et s'élance,
Recevant de son corps contraire violence,
Et plus fort abattu ressaute beaucoup mieux.

De Sponde, tout ainsi tombant de la fortune,
Tu pris si rude coup qu'en ta chute opportune,
Repoussé contremont, tu bondis dans les cieux.

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