Epithalame de Jehan Flehard, et Loyse d'Avanson
Voicy le jour auquel on doit
Celebrer l'heureux mariage
De la Pucelle en qui l'on void
De la vertu la vive image;
Qu'un chacun doncq s'aille aprester,
Soit ou ne soit de sa lignee,
Pour venir ensemble chanter,
Tout le long de ceste journee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Qu'aujourdhuy chacun en repos,
D'une oysivete bien honneste,
N'entame jamais de propos
Sinon pour honnorer la feste;
Mais que d'un luth joint a la voix,
Et d'une guiterne entonnee,
Et d'un cornet et d'un haulbois
On chante dez la matinee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
J'oy desja, ce semble, partir
Ceste Nymphe tant bien aprise,
Je la voy ja desja sortir
Pour aller premiere a l'eglise;
Je la voy marcher chastement
De ses parens acompaignee,
Je la voy de maint diamant,
Et de maint rubiz atournee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Je voy son pere d'un coste,
Qui demy dieu d'aise l'ameine;
Je voy la douce gravite
Qui luyt en sa face sereine;
Celle qui preside en la nuict
En voute vers nous retournee
Plus belle qu'elle ne reluyt,
De tant de pompe environnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Que faites-vous nouvel Espoux,
Vous tardez par trop apres elle;
Sus sus diligent hastez-vous,
Dans son cueur elle vous apelle;
C'est la compagne que les cieux
Vous ont dez longtemps destinee;
C'est la richesse que les Dieux
Vous ont dez longtemps assignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Le sang de cette vierge part
D'un des plus clairs sangz de la terre,
C'est d'AVANSON, et de Bayard,
Cet autre foudre de la guerre;
L'un sous HENRY, l'honneur des Roys,
A mainte gloire fortunee,
L'autre sous Loys et François
A l'immortalite gaignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Io dans le temple je voy
Cet heureux couple qui s'assemble,
Prometant d'une estroite foy
De vivre et de mourir ensemble;
Je voy mainct excellent present
Dont cette Nymphe est estrenee,
Je voy mainct homme la baisant,
Je la voy souvent inclinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Je voy l'espouze d'aujourduy
Qui revient plain d'une humble audace,
Je voy son espouze apres luy,
Qui porte contente sa face;
Je voy le peuple qui la suyt
Admirer sa grace bien nee,
Et murmurer d'un commun bruit
Ce vers d'une longue halenee:
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Tandis maint esclatant cleron
D'une resonante allegresse
Fait retentir a l'environ
Que la Nymphe vient de la messe;
Et celle qui chaste conduyt
Loin loin de la troupe effrenee
Les pucelles, ores s'en fuyt
D'elle doucement estonnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Sus belle venez vous asseoir,
La table pour vous est couverte;
Ce jourdhuy vous aurez au soir
Un grand gain de bien peu de perte;
Ce buffet pour vous est pare
De mainte coupe burinee,
Et de maint vaze elaboure
Dans ceste salle bien ornee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Celluy qu'on a voulu lier
Avecq vous d'une amour extreme
Sort de ce Flehard chancellier,
A Naples, de Charles huictiesme;
L'un, des biens de l'esprit vestu,
Orna sa race fortunee;
Et l'autre, riche de vertu,
Honnore toute sa lignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Les banquetz du Prince Nynus
Ny de la royne Aegiptienne,
Tant soyent magnifiques tenuz
Dedans mainte histoire ancienne,
Ne surpassent poinct cestuy-cy,
Qui s'apreste en ceste disnee,
Pour l'espoux nouveau que voicy,
Et pour vous Vierge coronnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
La Girard, faictes apporter
Aux paiges la douce viande;
Le Prince des dieux Jupiter
N'en mange poinct de plus friande;
Je voy l'espouze dans le banc,
Assize en sa place ordonnee,
Et maint seigneur de noble sang
Dequoy la table est entournee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Sus menestriers harmonieux,
Saluez ceste heureuse table;
Avecq les sons melodieux
Le repas est plus delectable;
Mais hola sonneurs, c'est assez,
Vostre chanson est ja finee,
Puys les devis sont commencez,
Cessez jusqu'a l'apres-disnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Je voy Plutus, je voy Ceres,
Pomone et la vermeille Flore;
Je voy les Nymphes des forestz,
Et celles des fleuves encore;
Je voy gaillard se presenter
Le bel enfant de Thyonee,
Et tous pesle-mesle chanter
D'une voix affectionee:
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Vous, prudent pere de l'espoux,
Et vous, de l'espouze le pere,
Vous l'oncle de l'espouze, et vous,
De ceste pucelle la mere,
Voyez contens devant voz yeux
La race qui vous est donnee,
Pour en avoir sur voz ans vieux
Un accroissement de lignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Mais quoy? je voy ja qu'on dessert,
Je voy ja l'espouze qui lave,
Je voy desja le tapis verd
Qui rend ceste troupe plus grave;
Sus baladins, la cappe a bas,
La Nymphe au bal soit admenee,
Et en branles et en cinq pas
Despendez toute la journee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Venez, Guillaume d'AVANSON,
Laurens, et Françoise, et Lucrece,
Venez ayder a ma chanson
Pour tesmoigner vostre allegresse;
C'est aujourdhuy que vostre seur
Est librement emprisonnee;
Resjouissez doncques son cueur
De cette parole empannee:
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Ce jour qui si serain reluyt
Devers l'Occident se retire;
Et ja voicy venir la nuict
Que l'espoux ardemment desire.
Je voy d'un et d'autre couste
Une grand tourbe embesoignee
Apres le soupper appreste
Pour tous ceux de la matinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Vous Aumosnier, ayez en soin
De diligenter vostre office,
Affin que l'espoux au besoin
Par vous trop longtemps ne languisse;
Les Graces et l'enfant Amour
Qui suyvent la mere d'Enee
Attendent l'espouse a l'entour
De sa grand couche encourtinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
S'elle retourne tant soit peu
Son chef ou ses mains en arriere,
On veoid briller un plus beau feu
Que de ces torches la lumiere,
Portant estofe son chappeau
De mainte esmeraude affinee,
Et mainte perle en maint anneau
Dedans les Indes butinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Mais quoy? voicy finir le bal,
Et voicy la mere a la fille
Qui la meine au lict nuptial,
O u je voy qu'on la desabille;
Je voy l'espoux non paresseux
Qui prend sa proye abandonnee,
Et l'espouse entre les linceulx
De l'espoux doucement gennee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Sus' doncques, parentz, despeschez!
Un chacun de vous se retire,
De peur que, presens, n'empeschez
Le plaisir d'un si doux martire.
Mais, avant, donnez le bon soir
A cette couple embesoignee,
Et demain nous la viendrons veoir
Avecques l'aulbe saffranee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Dieu croisse en vous de jour en jour,
Couple heureux que le ciel assemble,
La foy conjugale et l'amour
Que vous avez promise ensemble;
Et sur l'autonne de voz ans,
Vous donne une telle journee,
Aux nopces d'un de voz enfans,
Qui naisse en cette mesme annee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Celebrer l'heureux mariage
De la Pucelle en qui l'on void
De la vertu la vive image;
Qu'un chacun doncq s'aille aprester,
Soit ou ne soit de sa lignee,
Pour venir ensemble chanter,
Tout le long de ceste journee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Qu'aujourdhuy chacun en repos,
D'une oysivete bien honneste,
N'entame jamais de propos
Sinon pour honnorer la feste;
Mais que d'un luth joint a la voix,
Et d'une guiterne entonnee,
Et d'un cornet et d'un haulbois
On chante dez la matinee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
J'oy desja, ce semble, partir
Ceste Nymphe tant bien aprise,
Je la voy ja desja sortir
Pour aller premiere a l'eglise;
Je la voy marcher chastement
De ses parens acompaignee,
Je la voy de maint diamant,
Et de maint rubiz atournee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Je voy son pere d'un coste,
Qui demy dieu d'aise l'ameine;
Je voy la douce gravite
Qui luyt en sa face sereine;
Celle qui preside en la nuict
En voute vers nous retournee
Plus belle qu'elle ne reluyt,
De tant de pompe environnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Que faites-vous nouvel Espoux,
Vous tardez par trop apres elle;
Sus sus diligent hastez-vous,
Dans son cueur elle vous apelle;
C'est la compagne que les cieux
Vous ont dez longtemps destinee;
C'est la richesse que les Dieux
Vous ont dez longtemps assignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Le sang de cette vierge part
D'un des plus clairs sangz de la terre,
C'est d'AVANSON, et de Bayard,
Cet autre foudre de la guerre;
L'un sous HENRY, l'honneur des Roys,
A mainte gloire fortunee,
L'autre sous Loys et François
A l'immortalite gaignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Io dans le temple je voy
Cet heureux couple qui s'assemble,
Prometant d'une estroite foy
De vivre et de mourir ensemble;
Je voy mainct excellent present
Dont cette Nymphe est estrenee,
Je voy mainct homme la baisant,
Je la voy souvent inclinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Je voy l'espouze d'aujourduy
Qui revient plain d'une humble audace,
Je voy son espouze apres luy,
Qui porte contente sa face;
Je voy le peuple qui la suyt
Admirer sa grace bien nee,
Et murmurer d'un commun bruit
Ce vers d'une longue halenee:
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Tandis maint esclatant cleron
D'une resonante allegresse
Fait retentir a l'environ
Que la Nymphe vient de la messe;
Et celle qui chaste conduyt
Loin loin de la troupe effrenee
Les pucelles, ores s'en fuyt
D'elle doucement estonnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Sus belle venez vous asseoir,
La table pour vous est couverte;
Ce jourdhuy vous aurez au soir
Un grand gain de bien peu de perte;
Ce buffet pour vous est pare
De mainte coupe burinee,
Et de maint vaze elaboure
Dans ceste salle bien ornee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Celluy qu'on a voulu lier
Avecq vous d'une amour extreme
Sort de ce Flehard chancellier,
A Naples, de Charles huictiesme;
L'un, des biens de l'esprit vestu,
Orna sa race fortunee;
Et l'autre, riche de vertu,
Honnore toute sa lignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Les banquetz du Prince Nynus
Ny de la royne Aegiptienne,
Tant soyent magnifiques tenuz
Dedans mainte histoire ancienne,
Ne surpassent poinct cestuy-cy,
Qui s'apreste en ceste disnee,
Pour l'espoux nouveau que voicy,
Et pour vous Vierge coronnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
La Girard, faictes apporter
Aux paiges la douce viande;
Le Prince des dieux Jupiter
N'en mange poinct de plus friande;
Je voy l'espouze dans le banc,
Assize en sa place ordonnee,
Et maint seigneur de noble sang
Dequoy la table est entournee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Sus menestriers harmonieux,
Saluez ceste heureuse table;
Avecq les sons melodieux
Le repas est plus delectable;
Mais hola sonneurs, c'est assez,
Vostre chanson est ja finee,
Puys les devis sont commencez,
Cessez jusqu'a l'apres-disnee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Je voy Plutus, je voy Ceres,
Pomone et la vermeille Flore;
Je voy les Nymphes des forestz,
Et celles des fleuves encore;
Je voy gaillard se presenter
Le bel enfant de Thyonee,
Et tous pesle-mesle chanter
D'une voix affectionee:
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Vous, prudent pere de l'espoux,
Et vous, de l'espouze le pere,
Vous l'oncle de l'espouze, et vous,
De ceste pucelle la mere,
Voyez contens devant voz yeux
La race qui vous est donnee,
Pour en avoir sur voz ans vieux
Un accroissement de lignee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Mais quoy? je voy ja qu'on dessert,
Je voy ja l'espouze qui lave,
Je voy desja le tapis verd
Qui rend ceste troupe plus grave;
Sus baladins, la cappe a bas,
La Nymphe au bal soit admenee,
Et en branles et en cinq pas
Despendez toute la journee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Venez, Guillaume d'AVANSON,
Laurens, et Françoise, et Lucrece,
Venez ayder a ma chanson
Pour tesmoigner vostre allegresse;
C'est aujourdhuy que vostre seur
Est librement emprisonnee;
Resjouissez doncques son cueur
De cette parole empannee:
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Ce jour qui si serain reluyt
Devers l'Occident se retire;
Et ja voicy venir la nuict
Que l'espoux ardemment desire.
Je voy d'un et d'autre couste
Une grand tourbe embesoignee
Apres le soupper appreste
Pour tous ceux de la matinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Vous Aumosnier, ayez en soin
De diligenter vostre office,
Affin que l'espoux au besoin
Par vous trop longtemps ne languisse;
Les Graces et l'enfant Amour
Qui suyvent la mere d'Enee
Attendent l'espouse a l'entour
De sa grand couche encourtinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
S'elle retourne tant soit peu
Son chef ou ses mains en arriere,
On veoid briller un plus beau feu
Que de ces torches la lumiere,
Portant estofe son chappeau
De mainte esmeraude affinee,
Et mainte perle en maint anneau
Dedans les Indes butinee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Mais quoy? voicy finir le bal,
Et voicy la mere a la fille
Qui la meine au lict nuptial,
O u je voy qu'on la desabille;
Je voy l'espoux non paresseux
Qui prend sa proye abandonnee,
Et l'espouse entre les linceulx
De l'espoux doucement gennee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Sus' doncques, parentz, despeschez!
Un chacun de vous se retire,
De peur que, presens, n'empeschez
Le plaisir d'un si doux martire.
Mais, avant, donnez le bon soir
A cette couple embesoignee,
Et demain nous la viendrons veoir
Avecques l'aulbe saffranee,
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
Dieu croisse en vous de jour en jour,
Couple heureux que le ciel assemble,
La foy conjugale et l'amour
Que vous avez promise ensemble;
Et sur l'autonne de voz ans,
Vous donne une telle journee,
Aux nopces d'un de voz enfans,
Qui naisse en cette mesme annee.
O HYMEN, HYMEN, HYMENEE.
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