Le Clown

A Laurent Tailhade.

Bobèche, adieu! bonsoir, Paillasse! arrière, Gille!
Place, bouffons vieillis, au parfait plaisantin,
Place! très grave, très discret et très hautain,
Voici venir le maître à tous, le clown agile.

Plus souple qu'Arlequin et plus brave qu'Achille,
C'est bien lui, dans sa blanche armure de satin;
Vides et clairs ainsi que des miroirs sans tain,
Ses yeux ne vivent pas dans son masque d'argile.

Ils luisent bleus parmi le fard et les onguents,
Cependant que la tête et le buste, élégants,
Se balancent par l'arc paradoxal des jambes.

Puis il sourit. Autour le peuple bête et laid,
La canaille puante et sainte des Iambes,
Acclame l'histrion sinistre qui la hait.


Écrit sur l'Album de Mme N. de V.

Des yeux tout autour de la tête
Ainsi qu'il est dit dans Murger.
Point très bonne, un esprit d'enfer
Avec des rires d'alouette.

Sculpteur, musicien, poète
Sont ses hôtes. Dieux, quel hiver
Nous passâmes! Ce fut amer
Et doux. Un sabbat! Une fête!

Ses cheveux, noir tas sauvage où
Scintille un barbare bijou,
La font reine et la font fantoche.

Ayant vu cet ange pervers,
«Oùsqu'est mon sonnet?» dit Arvers
Et Chilpéric dit: «Sapristoche!»
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