A Madamoiselle de Tallard
Or est venu, apres noz longs desirs,
Le jour propice à voz plus grandz plaisirs,
Le jour de vous si longuement fouy
Qui vous a veu le premier dire ouy.
Or sommes-nous apres si longue attente
Tous satisfaictz de vous voir si contente,
Sentant le bien de vostre heur pretendu,
D'autant plus grand que plus fut attendu,
Non que de vous longtemps a n'ayons faicte
Conclusion que vous estiez parfaicte
Et que pour mieux fortunée vous rendre
Il ne falloit riens ailleurs qu'en vous prendre.
Dès vostre enfance eusmes bien ce presaige
Que le long temps et succession d'aage
Pourroient en vous bien des ans adjouster,
Mais non des biens en vous mettre ou oster,
Car qui vous vit en si jeune saison
D'autre ne feit à vous comparaison
Et confessa vous ensemble fleurir,
Porter fruit meur et fruict prest à meurir
Tant qu'il falloit pour louange assembler
Tant seullement tendre à vous ressembler,
Suivant l'esprit si approchant de Dieu
Que des meilleurs tenoit le premier lieu
Et assembloit par celestes accordz
La bonne grace à la beauté du corps.
La cause donc dont nous resjouissons
Est le mesme heur dont pieca jouissons
De vous scavoir à part vous si contente
Que vous avez prevenu nostre attente,
Mais nonobstant que vous congneussiez bien
Qu'à parfaict œil ne vous falloit plus rien,
Si pensiez-vous ce bien mal coloqué
Si à autruy n'estoit communiqué.
Doncques, pour mieux encores vous parfaire,
De vous falloit à ung autre part faire.
De nature est l'une perfection
Et l'autre vient de vostre election.
Mais le choisir trouviez si difficille,
Si peu d'espritz voyez en tant de mille
Dignes de vous, que pour le meilleur prendre
Ce grand plaisir vous voulustes suspendre,
Aimant trop mieux vostre bien differer
Qu'un simple mot follement proferer,
Bien que le loz seul à vous je n'en donne.
Rendre il se doibt au Ciel qui tout ordonne
Et qui de vous avant vous cure avoit,
Vous faisant ja telle que l'on vous voit,
Et qui non moins laboroit à former
Homme qui peust à vous se conformer.
Mais nul desir ny poursuitte obstinée
Eust peu haster l'heure predestinée.
Le ciel songneux, à vous favorisant,
Avoit esleu ce jour clair et luysant
Et disposé les astres plus insignes
A doux aspectz et amiables signes.
Le beau soleil non plus couvert ne morne
Chaufoit du Taure et l'une et l'autre corne,
Promectant bien que vostre concordance
Plaine tiendroit la corne d'abondance.
Sa sœur aussi qui de luy prend lumiere,
Bien qu'elle soit de changer coustumiere,
Se trouvant lors au signe fortuné
Soubz qui Auguste heureusement fut né,
Estoit tesmoin de l'honneur favorable
Que vous a faict la bonté perdurable
Du Roy, seul grand, victorieux et juste,
Du Roy, tout seul comparable à Auguste.
Demourez donc soubz luy aussi longtemps
Que je vous pense estre tous deux contens,
Et soit tout seul entre vous ce discord
Lequel des deux l'autre ayme le plus fort.
Le jour propice à voz plus grandz plaisirs,
Le jour de vous si longuement fouy
Qui vous a veu le premier dire ouy.
Or sommes-nous apres si longue attente
Tous satisfaictz de vous voir si contente,
Sentant le bien de vostre heur pretendu,
D'autant plus grand que plus fut attendu,
Non que de vous longtemps a n'ayons faicte
Conclusion que vous estiez parfaicte
Et que pour mieux fortunée vous rendre
Il ne falloit riens ailleurs qu'en vous prendre.
Dès vostre enfance eusmes bien ce presaige
Que le long temps et succession d'aage
Pourroient en vous bien des ans adjouster,
Mais non des biens en vous mettre ou oster,
Car qui vous vit en si jeune saison
D'autre ne feit à vous comparaison
Et confessa vous ensemble fleurir,
Porter fruit meur et fruict prest à meurir
Tant qu'il falloit pour louange assembler
Tant seullement tendre à vous ressembler,
Suivant l'esprit si approchant de Dieu
Que des meilleurs tenoit le premier lieu
Et assembloit par celestes accordz
La bonne grace à la beauté du corps.
La cause donc dont nous resjouissons
Est le mesme heur dont pieca jouissons
De vous scavoir à part vous si contente
Que vous avez prevenu nostre attente,
Mais nonobstant que vous congneussiez bien
Qu'à parfaict œil ne vous falloit plus rien,
Si pensiez-vous ce bien mal coloqué
Si à autruy n'estoit communiqué.
Doncques, pour mieux encores vous parfaire,
De vous falloit à ung autre part faire.
De nature est l'une perfection
Et l'autre vient de vostre election.
Mais le choisir trouviez si difficille,
Si peu d'espritz voyez en tant de mille
Dignes de vous, que pour le meilleur prendre
Ce grand plaisir vous voulustes suspendre,
Aimant trop mieux vostre bien differer
Qu'un simple mot follement proferer,
Bien que le loz seul à vous je n'en donne.
Rendre il se doibt au Ciel qui tout ordonne
Et qui de vous avant vous cure avoit,
Vous faisant ja telle que l'on vous voit,
Et qui non moins laboroit à former
Homme qui peust à vous se conformer.
Mais nul desir ny poursuitte obstinée
Eust peu haster l'heure predestinée.
Le ciel songneux, à vous favorisant,
Avoit esleu ce jour clair et luysant
Et disposé les astres plus insignes
A doux aspectz et amiables signes.
Le beau soleil non plus couvert ne morne
Chaufoit du Taure et l'une et l'autre corne,
Promectant bien que vostre concordance
Plaine tiendroit la corne d'abondance.
Sa sœur aussi qui de luy prend lumiere,
Bien qu'elle soit de changer coustumiere,
Se trouvant lors au signe fortuné
Soubz qui Auguste heureusement fut né,
Estoit tesmoin de l'honneur favorable
Que vous a faict la bonté perdurable
Du Roy, seul grand, victorieux et juste,
Du Roy, tout seul comparable à Auguste.
Demourez donc soubz luy aussi longtemps
Que je vous pense estre tous deux contens,
Et soit tout seul entre vous ce discord
Lequel des deux l'autre ayme le plus fort.
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