Mes Jours Gras de 1829
Mon bon roi, Dieu vous tienne en joie!
Bien qu'en butte à votre courroux,
Je passe encor, grâce à Bridoie,
Un carnaval sous les verroux.
Ici fallait-il que je vinsse
Perdre des jours vraiment sacrés!
J'ai de la rancune de prince:
Mon bon roi, vous me le paîrez.
Dans votre beau discours du trône,
Méchant, vous m'avez désigné.
C'est me recommander au prône;
Aussi me suis-je résigné.
Mais triste et seul, quand j'entends rire
Tout Paris en joyeux émoi,
Je reprends goût à la satire:
Vous me le paîrez, mon bou roi.
Voyez, verre en main, bouche pleine,
Fous déguisés de vingt façons,
Mes amis m'oublier sans peine,
Tout en répétant mes chansons.
Avec eux, ma verve en démence
Eût perdu ses traits acérés.
J'aurais pu boire à la clémence:
Mon bon roi, vous me le paîrez.
Vous connaissez Lise la folle,
Qui sur mes fers pleure d'ennui;
Ce soir même un bal la console:
«Bah! dit-elle, tant pis pour lui!»
J'allais, pour complaire à la belle,
Nous peindre heureux sous votre loi;
Serviteur! Lise est infidèle:
Vous me le paîrez, mon bon roi.
Dans mon vieux carquois où font brèche
Les coups de vos juges maudits,
Il me reste encore une flèche;
J'écris dessus: Pour Charles Dix.
Malgré ce mur qui me désole,
Malgré ces barreaux si serrés,
L'arc est tendu, la flèche vole:
Mon bon roi, vous me le paîrez.
Bien qu'en butte à votre courroux,
Je passe encor, grâce à Bridoie,
Un carnaval sous les verroux.
Ici fallait-il que je vinsse
Perdre des jours vraiment sacrés!
J'ai de la rancune de prince:
Mon bon roi, vous me le paîrez.
Dans votre beau discours du trône,
Méchant, vous m'avez désigné.
C'est me recommander au prône;
Aussi me suis-je résigné.
Mais triste et seul, quand j'entends rire
Tout Paris en joyeux émoi,
Je reprends goût à la satire:
Vous me le paîrez, mon bou roi.
Voyez, verre en main, bouche pleine,
Fous déguisés de vingt façons,
Mes amis m'oublier sans peine,
Tout en répétant mes chansons.
Avec eux, ma verve en démence
Eût perdu ses traits acérés.
J'aurais pu boire à la clémence:
Mon bon roi, vous me le paîrez.
Vous connaissez Lise la folle,
Qui sur mes fers pleure d'ennui;
Ce soir même un bal la console:
«Bah! dit-elle, tant pis pour lui!»
J'allais, pour complaire à la belle,
Nous peindre heureux sous votre loi;
Serviteur! Lise est infidèle:
Vous me le paîrez, mon bon roi.
Dans mon vieux carquois où font brèche
Les coups de vos juges maudits,
Il me reste encore une flèche;
J'écris dessus: Pour Charles Dix.
Malgré ce mur qui me désole,
Malgré ces barreaux si serrés,
L'arc est tendu, la flèche vole:
Mon bon roi, vous me le paîrez.
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