Sonnet

Quel crime ai-je commis quand je vous ai baisée
Qui vous doive obliger à désirer ma mort?
Juger plus doucement d'un amoureux effort,
Ou de trop de rigueur vous serez amusée.

Mais quoi? vous revenez d'amour tout embrasée
Et me tendant les mains avec un doux transport :
« Mon coeur, me dites-vous, je vous aime si fort
Que d'un autre baiser je veux être apaisée. »

O qu'Amour est un Dieu digne d'être suivi!
Depuis qu'à son pouvoir je me suis asservi,
Par combien de faveurs ai-je vu sa clémence!

Son coeur à nos plaisirs est si fort attaché
Qu'il excuse le mal lorsque l'on recommence
Et pour la pénitence ordonne le péché.

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