Terre damour

O mon pays de Bray picard, peuplé de haies
Quelle âme aromatique, irrésistible et douce
Habite en toi, parmi les myrtils et la mousse
Parmi les prés en fleurs et les hautes futaies !

Parce que nous goûtons la rouille de tes sources,
Le pain de tes froments, le cidre de tes pommes,
Ta glèbe a pénétré dans la chair que nous sommes,
Et ton fils, loin de toi, perdent toutes ressources.

C’est que les morts couchés au flanc de tes collines,
Ont haleté sur toi de toutes leurs poitrines
Et t’ont, le long des jours, baigné de sueurs lentes;
C’est que le ciel, soir et matin, mouille et féconde,
Du magique baiser de ses lèvres sanglantes,
Ton sol amer, où le fer brun git sous la sonde.

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